La diversification est essentielle en matière d’investissement. Avec un plus large éventail d’actifs, on peut obtenir de meilleurs rendements sans assumer plus de risque, ou bien avoir moins de risque en préservant son rendement. Mais le coût psychologique pour obtenir ce résultat est énorme.
La diversification est un concept essentiel pour les investisseurs. C’est accepter que l’avenir soit inconnu et qu’il peut prendre de nombreuses directions. Si cette diversification est bien faite, elle protège contre l’incertitude (et l’orgueil du gérant). Le meilleur indicateur de l’excès de confiance d’un investisseur est la concentration de son portefeuille. Si nous pouvions prédire l’avenir avec précision, nous ne posséderions qu’un seul titre.
La diversification génère en elle-même un problème sur le plan comportemental. Être suffisamment diversifié signifie donc de détenir des actifs qui seront forcément décevants.
Si tout se porte bien et de concert, notre portefeuille n’est probablement pas diversifié.
Si en revanche le portefeuille est suffisamment diversifié, il y aura un ensemble de titres performants et un autre à la traîne. Au lieu d’accepter cela comme une caractéristique inévitable de la diversification, nous aurons envie d’apporter des changements.
Il est beaucoup plus confortable pour nos portefeuilles de se concentrer sur les actifs les plus performants plutôt que d’être véritablement diversifiés. La diversification est donc constamment mise en péril par nos biais comportementaux.
En ce qui concerne les actifs qui surperforment dans les portefeuilles, les discours dominants sur les marchés nous convaincront que cet environnement persistera éternellement. À l’inverse, les histoires autour des perdants nous feront croire qu’ils ne délivreront plus jamais de rendement.
Lorsque nous examinons le rendement de notre portefeuille, la diversification semble alors souvent être une mauvaise idée, car nous aurions toujours dû détenir davantage d’actifs offrant les rendements les plus élevés.
Avec le recul, la diversification passée semblera inutile.
Comme le niveau de diversification adéquat s’avère un défi constant pour les investisseurs, il y a deux concepts cruciaux pour alimenter la réflexion :
– Les choses seront différentes à l’avenir : probablement
– Les choses auraient pu être différentes dans le passé : certainement
La diversification oblige à détenir des positions qui n’ont pas bien performé et nous sommes rémunérés pour toujours bien performer. Il faut accepter et faire accepter que pour être bien diversifié, il faut détenir des positions fainéantes dans nos portefeuilles à tout moment.
La diversification, c’est le sentiment aigu de regret de voir à quel point les choses auraient pu être meilleures.